Histoires de poivrots

Rentrant de l'auberge, rond comme un cochon, Elias revenais vers sa nouvelle demeure.
Mettant péniblement un pied devant l'autre et s'appuyant au moindre mur ou arbre capable de le supporter.
Parlant tout seul du langage des gens bourrés que seuls les gens bourrés comprennent:

"gnééé t'ey reparti direction dodottage direct in the plumar!!!"
"hic"
"rhooo ho la vache, elles sont grosses les baleines dans l'coin, y'en a une qui n'essaye de me mordre le molet"
"kssss kssss, sale bête!!!"
"hic"
"hic"

Arrivé à la porte de sa nouvelle demeure le voila pris d'un envie pressante, un besoin urgent de se soulager.

"Sont, hic, sympa les urinoirs mais un peu haut, hic! Pas super pratique quand même!"

Tambourinant à la porte:

"Holaaaa!!! ouvrez moi!!! j'ai perdu ma clef et de toute façon la serrure est bien trop petite, hic, et en plus elle bouge alors comptez pas sur moi hein, hic!!!"

Le garde ouvre la porte, contemplant le triste spectacle que lui offre Elias, accoudé sur son épée comme s'il s'agissait d'une canne et de lui répondre mi fâché, mi amusé:

"La prochaine fois si tu dois te soulager, attend au moins d'être entré parce que pisser dans les ornements de décoration franchement ça le fais pas!!!"

Elias le regarde, l'oeuil torve et s'approche du malheureux garde au supplice de devoir soutenir l'allène chargée de son interlocuteur:

"La prochaine fois ce serais bien de mettre du papier et un lave main surtout" posant la main sur l'épaule du pauvre garde "parce que t'imagines bien que j'ai pas pu m'essuyer heinng! hic!"